Si vous aimez : Alain Bashung, Dominique A, Brigitte Fontaine
BERTRAND BELIN
Être au monde. Comment se fait-on à l’idée d’être ici-bas, soumis aux aléas d’une existence plus surprenante que nous ? Être au monde, flanqué d’une altérité avec laquelle on doit composer, pour le meilleur et pour le pire.
C’est ce que raconte le septième album de Bertrand Belin. Antidote idéal à nos angoisses, nos solitudes, mixture hybride de pop francophone incitant à l’ivresse des sens et des luttes. Remède à la banalité actuelle, car refusant toutes contraintes. De la liberté, il y en a toujours eu depuis le premier album éponyme de Bertrand Belin, en 2005. Mais elle irradie ici comme dépourvue de filtres, ignorant les coquetteries et le brouillard actuel.
HILDEBRANDT
Dix ans que le projet HILDEBRANDT existe. Avec Les Animals, il déboulait pluriel, humain électro pop parcouru d’animalité dansante. Plume et claviers, confiés aux instincts griffus d’une pensée sauvage, avaient valu à ce premier opus le sticker du Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. Sur son îLeL, l’animâle HILDEBRANDT se présentait en rouge, regard à demi fait au féminin : les cils au Rimmel noircissaient le sel de ses chansons de genre et d’insularité – « Je suis deux », « Travesti » – comme un rappel qu’il fut Lili Brandt en ses débuts, jouant du cabaret, clown androgyne surgi entre Kurt Weill et David Bowie. Des débuts mêlés d’Allemagne, dont est originaire son père, et d’Angleterre. Bien avant cela, un premier son de voix en 1976, sur les quais de La Rochelle. Wilfried, enfant d’une caravane, de parents ouvriers, d’un amour franco-allemand… C’était assez beau dans ce port où les grues élèvent au-dessus des cargos des silhouettes de Mante religieuse. Ça poétise l’espace du gamin. Un jour il entend les Beatles, le jour suivant se saisit d’une guitare et de l’anglais – son billet pour Birmingham. Il fallait y aller pour vouloir le retour, pour se ressaisir franco de sa langue maternelle et tirer d’elle des chansons. Quelques expériences de groupes plus loin, HILDEBRANDT tient debout tout seul, presque, et élabore sans cesse des projets empreints de poésie.